- LE TER-TER -

Un travail d’enquête sur les terrains mouvants d’une jeunesse plurielle. Toute une approche sensible située au cœur du processus de création de La Zouze.

 

Pour Christophe Haleb et La Zouze, la culture chorégraphique passe par la pratique, la diversité sociale, le travail de terrain, la conscience corporelle, l’état d’esprit et la transmission des clefs du monde sensible. Le processus s’inscrit dans un temps vécu avec des lycéens, des étudiants, des apprentis, des amateurs autour de l’acte de création impliquant des outils et des matériaux divers et incluant différentes esthétiques de la danse, et différentes pratiques sportives, culturelles… Nous partons de la personne, du désir, pour faire l’expérience d’un processus artistique qui fait la part belle au contact et à l’échange, au toucher, au geste, à la parole, à la personnalité et à la participation, et qui cherche à troubler notre rapport au réel.

 

Avec le projet Entropic Now Christophe Haleb place au cœur même de son projet de création, la rencontre, la transmission, l’implication de jeunes, de leurs villes et de leurs territoires. Un des enjeux de ces collaborations de terrain entre notre équipe artistique et des jeunes et des groupes de jeunes se situe ici dans la transmission d’outils chorégraphiques et le partage d’un imaginaire créatif autour de la réalisation de films documentaire et de la mise en œuvre d’une partition performative.

Montage photos pour le lycée professionnel Auguste Bouvet à Romans-sur-Isère en 2021 ©Sébastien Normand

« Christophe Haleb est l’un de ces artistes pour qui la création participe de ce que l’anthropoloque Tim Ingold nomme un art de l’enquête : une démarche dans laquelle le praticien cherche à laisser croître à la faveur d’une observation et d’un engagement pratique auprès des êtres et des choses qui l’entourent. […] Avec Entropic Now, Christophe Haleb et son éuipe s’inscrivent dans une histoire : celle que l’on appelle depuis Hal Foster, le « tournant ethnographique » de l’art contemporain. A la manière des anthropologues les artistes de ce courant créent dans un temps long ; ils rencontrent leur terrain d’enquête dans une dynamique d’imprégnation lente et continue au cours de laquelle des liens personnels se créent »

 

« Tu noteras que Christophe Haleb goûte peu les stéréotypes, alors il te proposera de danser, de jouer, parce qu’il pense que la danse te permettra de rester ouvert devant l’objectif, qu’elle te permettra de résister aux projections simplificatrices qui habiteront peut-être les regards de celles et ceux qui te regarderont, qu’elle te permettra aussi de résister à tes propres projections simplificatrices vis-à-vis de toi-même. Il pense que la danse t’invitera à prendre appui sur ce que tu as cultivé, sans pour autant te caricaturer. Qu’elle t’invitera à ne pas être un prototype, mais au contraire à monter en étrangeté vis-à- vis des modèles dont tu as hérités, que tu as forgés, et auxquels tu pourrais t’accrocher trop fort par peur que la caméra ne filme tes abysses. »

 

Martin Givors, anthropologue.
Chargé de recherche FNRS au laboratoire d’anthropologie sociale et culturelle de l’université de Liège et chercheur associé au projet ENTROPIC NOW à Valence et à Romans-sur-Isère.
– Extrait du texte « Le lieu, le geste et la parole », carnet de compagnonnage coédité par LUX scène nationale de Valence et La Zouze en 2021.
– Extrait du texte « Une note d’intention a posteriori », cartel de l’exposition présentée à LUX scène nationale de Valence en 2022.

Montage photos pour la Biennale de la danse 2021 ©Sébastien Normand

Ces recherches-enquêtes impliquent de nombreuses collaborations avec des lycées, des lycées professionnels, des relais sociaux, des associations sportives, centres culturels, etc., et fait aussi place aux rencontres hasardeuses dans les villes.

 

À Paris et sa banlieue (2022-2023) : le lycée professionnel hôtelier Château des Coudraies (Étiolles, Essonne) le lycée Jean de La Fontaine (Paris, 16e arrondissement), l’École Diagonale (Paris, 5e arrondissement), l’association les Enfants de la Goutte D’Or (Paris, 18e arrondissement), l’École Nationale des Arts du Cirque (Rosny-sous-Bois, Seine-Saint-Denis)

À Uzès et à Pont-Saint-Esprit, dans le Gard (2020-2022) : le lycée polyvalent des Métiers d’Arts Charles Gide, l’association Silverback, le collège George Ville, l’association Les cerises bleues, l’association du Forum Danse, La Mifa, la Salle de boxe Marcel Cerdan

À Amiens (2019 – 2021) : le lycée La Hotoie, le lycée de l’Acheuléen, le lycée La Providence, le lycée Michelis

À Lyon (2019 – 2021) : le lycée Récamier, le lycée Doisneau Vaux-en-Velin

À Paris (2019 – 2021) : le lycée technique Abbé Grégoire, le lycée Nadaud, le lycée Turgot, le CNMSD de Paris

À Valence et à Romans-sur-Isère (2019 – 2022) : le lycée horticole de Romans-sur-Isère, le lycée technique Bouvet, l’université Grenoble-Alpes, le foyer Rochecolombes, la MJC de Chabeuil, le lycée Emile Loubet, le lycée Camille Vernet

À Marseille (2017 – 2024) : le lycée Saint-Charles, l’IRSAM / Arc-en-Ciel / Les Nénuphars, Le Centre Social Saint-Gabriel, Aix-Marseille Université, Le Club Senior plus CCAS Saint-Victor, La Maison Pour Tous Centre social Saint-Mauront

À Fort-de-France (2017 – 2018) : le collège du Carbet, le collège de Saint-Pierre, le lycée Bellevue de Fort-de-France

 

Par ailleurs Christophe Haleb intervient régulièrement comme enseignant et chorégraphe dans différentes écoles supérieures et formations :

La FAIAR, Formation supérieure d’art en espace public à Marseille depuis 2015

La Cinéfrabrique école nationale supérieure de cinéma à Lyon depuis 2015

Le CNAC Centre National des Arts du Cirque à Châlons-en-Champagne depuis 2020

L’ENACR École Nationale des Arts du Cirque de Rosny-sous-Bois depuis 2023